Rôle et les Missions du formateur - Interview Anne Charransol - Management RH - Développement RH
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Rôle et les Missions du formateur – Interview Anne Charransol

Le Rôle et les Missions du formateur

Anne CharransolDans sa première vie professionnelle Anne Charransol a exercé la médecine et dirigé un établissement de soin spécialisé en pneumologie. Aujourd’hui, Anne propose une analyse sur le rôle et les missions du formateur dans le cadre du développement professionnel des collaborateurs et des managers. Elle a ensuite découvert les métiers du développement des compétences et de la formation professionnelle au sein de l’industrie pharmaceutique. En 2007, elle créé la société Form&Sens pour se consacrer au développement du potentiel humain dans les entreprises. Son activité comporte plusieurs registres complémentaires : conception et animation de formations, conseil en ingénierie pédagogique, et coaching individuels ou collectifs. Anne réalise des interventions sur mesure en réponse à un objectif de l’entreprise. 

Comment êtes-vous arrivée au monde de la formation ? Quels sont vos domaines de compétences ?

J’y suis arrivée par le chemin surprenant de la vie où les événements qui peuvent sembler fortuits nous conduisent vers des expériences révélatrices. C’est en faisant que j’ai eu le déclic. C’est en formant que je suis devenu formateur. Bien sur, tout au long de mon parcours, j’ai enrichi mon domaine de compétences par des formations : ingénierie pédagogique, coaching, PNL, Process Communication et d’autres approches du changement. J’aborde différentes thématiques en formation : la santé, l’efficacité personnelle, la communication, le développement, la collaboration, le management humain.

Qu’est-ce que la formation selon vous ?

Par formation, j’entends toute action de développement des compétences en vue de répondre à un objectif professionnel. Deux caractéristiques essentielles du monde moderne sont la complexité et la rapidité du changement. Que nous les apprécions ou pas, nous y sommes confrontés et sans cesse poussés à évoluer. La formation est donc devenue réellement continue. En même temps, ses modalités se sont diversifiées ce qui nous donne la possibilité d’être plus actifs dans notre développement. Beaucoup de contenus sont disponibles sur internet. Nous pouvons prendre part à des groupes collaboratifs ou d’échange. Nous sommes tenus informés des évènements et formations qui concernent notre domaine d’activité. Les deux points clés me semblent donc : rester actif et choisir en fonction de ses objectifs. Nous avons besoin d’une formation continue qui nous permette une amélioration concrète dans la manière dont nous conduisons nos projets et missions.

 

Vous l’avez rappelé, la rapidité et la complexité sont les caractéristiques de ce perpétuel changement. Quelle serait la méthode qui provoquerait, selon vous, cette amélioration concrète dans ce contexte ? A l’inverse, quels sont les facteurs qui empêcheraient le déclenchement de ce processus ?

La méthode c’est de s’interroger. Qu’est ce que nous avons besoin d’améliorer dans la pratique de notre métier ? Vers quoi avons nous envie d’évoluer ? Cela nous permet de préciser nos objectifs personnels et d’analyser l’offre à partir de nos besoins. Ensuite je distingue deux aspects indispensables et complémentaires : l’apprentissage de nouvelles compétences et l’intégration dans l’exercice professionnel. Le premier est très présent et précisé dans l’offre, le second moins évident. L’intégration de nouvelles méthodes et connaissances dans la pratique quotidienne ne va pas forcément de soi et peut même être assez déstabilisant au début. Il s’agit de changer des habitudes, d’associer des compétences comportementales et des compétences techniques, de tenir compte de toutes les dimensions du job. Voilà pourquoi nous avons besoin de nous mobiliser et de rester vigilants et actifs. L’écueil c’est l’inertie liée aux habitudes et la passivité.

 

Être capable de se fixer des objectifs, rester pro-actif face à l’apprentissage nécessite un changement comportemental, comment le déclencher ?

A mon sens le déclencheur le plus efficace consiste à relier ses objectifs à sa motivation profonde. Quel but je sers dans ce métier ? Qu’apporte-t-il d’important pour moi, pour la communauté ? Quel sentiment d’accomplissement me procure-t-il ? Ensuite la question de l’amélioration continue coule de source, simplement parce que l’envie et le plaisir sont là.

Pour vous, quel est le rôle et la mission d’un formateur ?

Dans le contexte que je viens de décrire, le challenge du formateur est de trouver sa place, là où il apporte une valeur ajoutée, en synergie avec les autres sources et méthodes de formation. Au milieu du foisonnement de l’offre, le formateur est un guide, quelqu’un qui accompagne le processus de formation. Donc sa première intervention peut consister à aider la personne ou le groupe à faire émerger des besoins et objectifs de formation en analysant le contexte de la demande. Ensuite, il est un interlocuteur précieux pour identifier les contenus, les méthodes et outils les plus adaptés pour chaque séquence de formation, selon les objectifs à atteindre. Ceci sous entend qu’il se mette à la place de la personne formée et comprenne ses besoins à chaque étape pour aller jusqu’à la mise en œuvre dans le cadre de l’exercice professionnel quotidien. Il doit également intégrer les paramètres financiers, les contraintes de lieu et de temps.
Au final, le premier rôle du formateur est de questionner. Questionner son client, et se questionner c’est partir d’une page blanche pour écrire une nouvelle histoire car chaque projet est singulier. Alors la proposition aura une chance d’être pertinente.
Lors de la phase d’animation, la mission du formateur consiste à faciliter le processus d’acquisition des compétences. Ceci implique de faire preuve d’écoute et de flexibilité tout en maintenant le cap vers les objectifs opérationnels, ancrés dans la réalité du métier. Il y aurait beaucoup à dire sur cet aspect du métier qui met en jeu des compétences relationnelles, pédagogiques, de communication et de conduite du changement.
Enfin, le formateur joue un rôle clé dans le processus d’évaluation du parcours de formation, non seulement à chaud, mais également à distance. Nous faisons tous des évaluations en fin de formation. Elles sont obligatoires et utiles. Pour autant la question clé demeure : quel est l’impact de la formation sur le travail quotidien de l’apprenant ?

Comment se déroule la transmission de contenu lors de vos formations ?

Je ne pense pas transmettre un contenu. Je facilite son acquisition afin qu’il soit utile à la personne dans son job. Plus qu’une méthode, ce qui compte pour moi, c’est l’attitude. Rester centré sur l’apprenant pour savoir où il en est, comment il apprend, quelles difficultés il rencontre, quelles qualités il met en œuvre. Ensuite, vérifier avant d’aller plus loin. Cette qualité d’attention est à mon sens la terre fertile pour toute méthode. Et sans elle les dispositifs les plus ingénieux peuvent rester vains. A partir de là, choisir une méthode est affaire de compétence en ingénierie pédagogique et de capacité à définir des objectifs pédagogiques pertinents.

Quels sont les 3 conseils que vous donneriez à tout formateur avant, pendant et après la formation ?

Avant : écouter. Pendant : écouter. Après : écouter.

L’écoute active favorise l’échange et permet une plus grande efficacité en formation. Quelles sont les méthodes qui permettent cette écoute active ? Comment la développer ?

L’écoute est avant tout une question de posture. Vers quoi sommes nous focalisés ? Vers nos pensées, nos commentaires, nos préoccupations, notre contenu, ou bien vers la personne qui est en face de nous ? Sommes nous ouverts pour accueillir ce qui se produit ? Avons nous l’attention suffisante pour écouter et pour entendre ? Pouvons nous laisser de côté nos préjugés et nos interprétations pour comprendre vraiment ce que l’autre exprime ?
A partir de cette posture, nous pouvons acquérir des méthodes efficaces de questionnement, de reformulation, de communication non verbale. Sans cette posture, les méthodes sont de simples techniques et l’écoute reste superficielle.

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